- Droit Commercial et Economique
- Leo Peeters - Alain De Jonge
- entreprise , indépendant , profession libérale , tribunal de l'entreprise , société momentanée , droit de l'entreprises
La réforme du droit de l'entreprise, qui est entrée en vigueur le 1er novembre, a supprimé la distinction qui existe entre la société commerciale et la société civile. La notion « d’entreprise » a en outre été largement étendue.
Que signifient toutes ces modifications ? :
La distinction entre société commerciale et société civile disparaît et la notion d’« entreprise » est fortement étendue.
La conséquence est que toutes les entreprises relèvent à présent du droit des sociétés, notamment le droit de l’insolvabilité (Livre XX CDE), la preuve d’entreprise (voir notre article), les dispositions relatives au RPM et les opérations comptables.
Une entreprise est à présent :
Le tribunal de commerce est remplacé par le « tribunal de l’entreprise ».
Le tribunal de l’entreprise est compétent pour tout qui relève de la nouvelle notion d’entreprise, sauf :
La nouvelle notion d’entreprise, étendue, aura pour conséquence qu’un plus grand nombre d’entrepreneurs entreront en ligne de compte pour être nommés en qualité de juge consulaire.
Cette modification est la conséquence de la suppression de la notion de « commerçant ».
Dans le monde des entrepreneurs, il est d’usage de former une association temporaire pour conclure ensemble des contrats avec un maître d’œuvre.
Les projets relatifs à la réforme du droit des sociétés proposent la suppression totale de la société momentanée. Si tel était le cas, il faudrait pouvoir recourir, pour la création d’une telle société momentanée, à la forme de la société de droit commun. Rien n’empêche des associés de constituer une société de droit commun ayant un objet commercial pour une durée déterminée ou pour un projet défini. Une société commerciale temporaire, et à présent la société momentanée, est en réalité en soi une société de droit commun à durée déterminée.
Alors qu’autrefois, seuls les associés d’une société commerciale étaient solidairement responsables des dettes sociales, c’est à présent le cas pour toutes les sociétés.
Il est possible de déroger à cette responsabilité solidaire en prévoyant une clause expresse à cette fin dans un contrat avec des tiers. Il est dès lors particulièrement important de prévoir ce type de clauses à chaque fois qu’un contrat est conclu avec des tiers.
Le Code de commerce sera progressivement démantelé pour disparaître, à terme, totalement.
Bon nombre de ses dispositions sont déplacées vers d’autres codes, par exemple le Code de droit économique (CDE) et le Code civil.
Comme vous avez pu le lire, la législation relative aux entreprises est profondément modifiée.
D’une part, cette évolution est positive, car le droit correspond de la sorte mieux à la conduite moderne des entreprises.
D’autre part, les entrepreneurs doivent rester particulièrement attentifs et veiller à être en règle au regard de la nouvelle législation. C’est pourquoi il est raisonnable de faire vérifier les contrats afin de s’assurer qu’ils n’aient pas de conséquences négatives.
De plus, de nombreuses entreprises fonctionnaient autrefois sous la forme d’une société civile, par exemple les titulaires d’une profession libérale (médecins, avocats, architectes, experts-comptables, etc.), les sociétés patrimoniales, les sociétés agricoles, etc.
Ces sociétés sont à présent de véritables entreprises qui relèvent du droit des sociétés et elles peuvent maintenant également être déclarées en faillite. Jusqu’à présent, c’était impossible.
Elles doivent supprimer les termes « société civile à forme commerciale » de leurs statuts. Cette modification des statuts n’est toutefois nécessaire que lorsqu’une autre modification s’impose. Il est néanmoins conseillé de rédiger le procès-verbal d’une assemblée générale et de faire référence à la modification législative, tout en constatant que le caractère civil de la société disparaît.
Toutes les pièces émanant de l’ancienne société civile doivent en outre être adaptées. Nous pensons par exemple aux bons de commande, aux factures, lettres, annonces et actes, sans oublier évidemment de vérifier votre site web.