- Droit de l'Insolvabilité
- Leo Peeters
- continuité des enteprises , LCE , insolvabilité , enquête commercial , réorganisation judiciaire , cession , créancier , concurrence
Le but de ces modifications est de résoudre certaines difficultés auxquelles cette procédure
d'insolvabilité a été confronté.
Il ne s’agit toutefois pas d’une adaptation en profondeur. Les principes fondamentaux de cette loi
ont été conservés. Par conséquent, la protection des entreprises et leur développement demeurent
des éléments cruciaux.
Nonobstant cet objectif, le niveau d'accès à la procédure LCE a été légèrement relevé. Cette
procédure devient beaucoup plus stricte, ce qui signifie qu’une préparation minutieuse sera
nécessaire afin d'éviter que la demande ne soit rejetée.
En
outre, l'information financière pertinente devra être certifiée par un expert-comptable externe
ou par un réviseur d’entreprises. De ce fait, le coût de l’ouverture d'une procédure LCE sera
sensiblement plus élevé.
Les experts-comptables et les réviseurs d’entreprises n'ont pas seulement un rôle dans la
certification de l'information financière. Ils auront aussi dans le futur, tout comme les
conseillers fiscaux, l’obligation légale de contribuer à l’enquête commerciale. En effet, ils sont
désormais tenus d’informer le tribunal lorsqu’ils constatent, dans l’exercice de leur mission, des
faits graves et concordants susceptibles de compromettre la continuité de l'entreprise et que
le conseil d'administration de l’entreprise en question ne prend pas les mesures nécessaires
pour assurer cette continuité. Certes, le conseil d'administration se doit d’assurer la
continuité de l'entreprise pendant une période minimale de douze mois.
Les créanciers seront mieux informés à l'avenir sur le déroulement de la procédure, notamment
grâce à la mise en place d'un fichier électronique qui peut être consulté à distance. Les
créanciers devront être informés de chaque changement pendant la procédure.
Cette loi vise à réduire les risques de distorsion de la concurrence qui peuvent survenir suite à
une procédure de réorganisation judiciaire. Dans des secteurs comptant peu d’acteurs commerciaux,
un sursis peut avoir un effet perturbateur en termes de concurrence. De plus, une réorganisation
avec un moratoire ou abandon de créances modifie les rapports de concurrence.
Ainsi, la loi octroie au tribunal un cadre d'évaluation, afin de lui permettre de refuser
l’homologation d'une convention collective. Le critère de contrôle est l’ordre public.
Là où jusqu’à ce jour des abandons de 100% de créance pouvaient être demandés, la loi actuelle
limite dorénavant l’abandon à un maximum de 85%. Les créanciers publics tels que la sécurité
sociale et les impôts seront considérés comme les meilleurs créanciers ordinaires. Leur position a
donc été améliorée par rapport aux autres créanciers.
Un aspect important concerne la modification des dispositions relatives au transfert des
travailleurs dans le cadre d’un transfert sous autorité de justice. Les normes que le mandataire de
justice devra respecter à l'avenir dans le cadre du transfert des droits et des obligations des
travailleurs concernés ne seront pas limitées par les dispositions de la loi. Celle-ci sera
précisée dans une convention collective conclue au sein du Conseil national du travail.
En ce qui concerne les représentants des travailleurs dans les organes de l’entreprise, le
législateur a également prévu qu'ils seront en principe, sauf accord contraire, maintenus dans
leur organisation existante en cas de transfert de leur entreprise. Les travailleurs protégés (dans
le cadre de la représentation des travailleurs) conservent leur protection, même après la cession
de leur entreprise.