- Droit des Sociétés et M&A , Droit Bancaire et Financier
- Pieter Dierckx - Leo Peeters
- crowdfunding , platefromes de crowdfunding , FSMA , investissement , fonds , achat d'actions , fonds starters , prospectus
Le système de crowdfunding a enfin un cadre juridique depuis le 1er février 2017, par lequel les plateformes de crowdfunding doivent obtenir un agrément auprès de la FSMA.
La loi du 18 décembre 2016 (ci-après la «Loi») organisant la reconnaissance et l’encadrement du
crowdfunding et portant des dispositions diverses en matière de finances fournit enfin un cadre
juridique pour le crowdfunding et les formes de financement alternatif.
Auparavant, les plateformes de crowdfunding devaient répondre à un éventail de lois, ce qui ne
servait pas la clarté et la transparence. La question reste de savoir si la nouvelle législation
permettra de créer suffisamment de clarté dans cette matière.
Le crowdfunding peut être considéré comme un effort collectif de plusieurs investisseurs qui
mettent ensemble leurs investissements pour financer une autre personne ou organisation ayant
besoin de fonds pour des projets spécifiques.
Le crowdfunding est une forme de financement alternatif qui utilise souvent une plateforme internet
comme dispositif.
Le crowdfunding peut prendre diverses formes telles qu‘un achat d'actions ('equity
crowdfunding'), un prêt (financement par le prêt) ou un don (financement par le don).
Une plateforme de crowdfunding est définie par la loi comme toute personne physique ou morale qui
fournit ou offre des services de financement alternatif en Belgique, et qui n’est pas une
entreprise réglementée.
Un service de financement alternatif est défini comme la commercialisation d'instruments de
placement via un site internet ou tout autre moyen électronique, d’instruments de placement émis
par des émetteurs-entrepreneurs, par des fonds starters ou des véhicules de financement dans le
cadre d’une offre, qu’elle soit publique ou non. En outre, aucun service d’investissement ne peut
être presté en ce qui concerne ces instruments de placement, sauf :
A partir du 1er février 2017, les plateformes de crowdfunding « equity » sont tenues d’obtenir
un agrément de la FSMA (Autorité des services et marchés financiers). Elles doivent pour cela
introduire un dossier pour démontrer qu’il est satisfait à toutes les conditions pour cet agrément.
Afin d'obtenir cet agrément, il faut respecter plusieurs conditions :
Les modifications de l’administration ou des conditions doivent être communiquées à la FSMA.
Quand une plateforme ne remplit plus les conditions d'octroi de l’agrément, elle doit être
arrêtée.
Les plateformes de crowdfunding ne peuvent pas recevoir ou garder des fonds en espèces ou en
compte. Cela vaut également pour les produits financiers appartenant à leurs clients.
Elles ne peuvent pas se trouver dans une position débitrice à l’égard de leurs clients et ne
peuvent disposer d’aucun mandat, ni d’aucune procuration sur un compte de leurs clients.
La FSMA tient sur son site Internet une liste des plateformes de financement alternatif, liste qui
est accessible au public.
La FSMA peut s’opposer à un tel projet si elle estime que celui-ci sera préjudiciable à la plateforme.
Les plateformes étrangères de crowdfunding sont inscrites dans une rubrique spéciale de la liste
de la FSMA.
La loi intègre un certain nombre de règles avec l'intention de protéger au maximum les
investisseurs.
Ainsi, les plateformes de crowdfunding ont une obligation d’information à l’égard de leurs clients.
Elles sont tenues d’informer les investisseurs potentiels :
Les clients doivent être en mesure de comprendre et de connaître les risques. Les plateformes de crowdfunding sont donc tenues de tester les connaissances et l'expérience des investisseurs et d'évaluer si les instruments sont appropriés.
La loi porte une exemption pour la publication d’un prospectus en vue d’un assouplissement de la
législation sur le crowdfunding, à condition que les conditions suivantes soient remplies de façon
cumulative :
Les investisseurs auprès d’une plateforme de crowdfunding (qui est reconnue par la FSMA) peuvent
profiter d’un tax shelter pour les entreprises qui débutent à partir du 1er février, à condition
bien sûr qu'ils investissent dans le capital d’une entreprise qui débute.
La réduction d'impôt dépend du volume de l'entreprise au moment de la collecte de fonds
:
La réduction d'impôt est octroyée pour l'exercice d'imposition qui est lié à la
période imposable dans laquelle l'investissement a eu lieu. La réduction d’impôt n’est ni
remboursable ni transmissible.
Une société est de cette manière en mesure de lever maximum 250.000 € au cours de son existence.
L'investisseur peut investir ainsi maximum 100 000 €. La participation maximale dans le capital
qui entre en compte pour l’avantage fiscal s’élève à 30%. Si le seuil précité de 30% est dépassé,
la réduction d'impôt est limitée à un investissement à concurrence des premiers 30%.